Source Maël Ranou - 1 fanzine par jour:
En 2000 Les Requins Marteaux, asso sudiste aimant autant l’humour que l’alcool, se sont professionnalisé. Maintenant, le zine rigolard est un éditeur diffusé en librairie, ils font des livres, tiennent une compta, payent des gens, Ferraille est en kiosque depuis quatre ans - et encore pour quelques années…
Tout cela est bien beau mais les fanzines sont l’origines de la structure, et ça leur manque. On prend alors un auteur ami - Raskal - en lui proposant de diriger un fanzine avec de jeunes auteurs qu’il apprécie.
Un thème est donné et vogue la galère : une douzaine de récits, une présentations des auteurs, un ton très punk et une absence évidente de prise de tête. On y retrouve déjà de belles pièces : une géniale histoire de Winshluss, les aventures de René Pluriel - personnage récurrent de Matthias Lehmann qui écume alors les zines -, le tout jeune Nicolas Moog (qui signe “Mog”)… On y voit aussi déjà Jürg et Ptoma ou Gilles Aris, ainsi que d’autres qui ne persévéreront pas mais ne manque pas d’intérêt : Arts Jones, Dgeordges, Cikrophe, Cosi & Maz.
Pichelin présente le tout dans une enthousiasmante préface affirmant “Les Requins Marteaux est un label indépendant de BD, soit ! Mais cela ne nous empêche pas de continuer à faire des fanzines comme dans notre belle jeunesse et de publier quelques jeunes auteurs qui le méritent bien.”
En voilà assurément un qui a tout compris. Malheureusement - faute de temps ? De vente ? D’écho ? - l’expérience ne semble pas s’être renouvelée. Plus tard même Ferraille s’arrêtera, le deuil en est toujours difficile. Les Requins, eux, sont toujours bien vivants, on respire.