Le chapitre de l’Histoire

L’historique du fanzine au sens large mais sans trop de longueur

Court historique du manga et de la japanimation en France


L’historique du fanzine au sens large mais sans trop de longueur

Couverture de Amazing Stories n°1 de 1926Sur ce point, il y a des travaux très bien fait et je vous invite donc à consulter la biblio/webographie de fin. Je vais quand même poser ici quelques éléments historiques. The Comet
Tout commence en 1930 aux États-Unis : les fans de Science-Fiction sont frustrés car même s’il existe des revues1 dédiée à leur passion, cela est insuffisant. Ils en veulent plus et le font savoir dans la rubrique courrier de la dite revue. Des échanges de pair à pair vont naître grâce à l’apparition de ces lettres. Les correspondances prennent rapidement la forme du premier fanzine (8 pages miméographiées) : The Comet. 
1961, en France : le même scénario semble se répéter. En effet, une revue de Science-Fiction2 publie le courrier d’un lecteur qui évoque les bandes dessinées de son enfance. Ces mots trouvent une audience inattendue. Les adultes qui lisaient de la BD se sentaient isolés et incompris. Cette publication en fait naître une autre en 1962 : Giff-Wiff. Le premier numéro n’est qu’un bulletin de quelques pages ronéotypées3, mais c’est le premier fanzine français connu (par moi en tout cas). C’est beau. Pourtant, Giff-Wiff ne se dit pas fanzine. D’autres vont arriver : Phénix, Schtroumpf et d’autres4. Ils vont s’imiter ou, au contraire, vouloir se créer en opposition. En tout cas, tous chercheront à promouvoir leur passion pour la BD notamment auprès d’un public adulte.

Les années 60, c’est aussi le développement de la littérature homoérotique anglo-américaine, autrement dit, du slash5. L’exemple le plus connu (et qui a donné son nom au slash) est un fanzine consacré à Star Trek qui a mis en  scène le couple Kirk / Spock (connu aussi sous l’abréviation K/S). Bien sûr, d’autres séries ont eu le droit à leurs publications de fans (Starsky et Hutch par exemple).

1976 : Des chaînes de boites à photocopies en libre-service se développent (dont Corep et Copytop). Cette démocratisation de la photocopie va naturellement aider au développement du fanzine qui n’est plus coincé entre la machine à alcool6 et l’imprimerie off-set7.
Cette année-là en Angleterre, sort aussi un des fanzines les plus important de l’histoire du fanzinat mondial : Sniffin’Glue8. C’est en effet ce titre qui sera régulièrement cité comme l’inspirateur de la vague de fanzines punk. Sniffin’Glue applique les principes D.I.Y. (Do It Yourself / Fais le toi-même) défendus par le punk. Son créateur, Mark Perry, insatisfait parce qu’il ne trouvait pas de publication sur son groupe favoris, relève le défi lancé par son disquaire9 : « Si t’es pas content, t’as qu’à le faire toi-même. »10
Assez rapidement, le fanzine punk se propage : ça parle de musique, mais aussi de sujets plus engagés comme le végétarisme, l’autonomie et la réappropriation que permet le D.I.Y., le prix libre… Le punk ne cherche pas la reconnaissance de sa valeur artistique comme le faisait la BD. Il s’agit plutôt d’une construction dans les marges médiatico-culturelles. Cela séduit au-delà de la musique puisqu’en 1977 a lieu la première édition de Elles Sont De Sortie11. Le contenu essentiellement tourné vers le graphisme de ce fanzine permet de le considérer comme un des précurseurs du graphzine12.

Dans les années 70, des fanzines de cinéma se développent. Il s’agit surtout de revues spécialisées dans le genre fantastique et le cinéma de genre qui est considéré comme un produit de mauvaise qualité et auquel les fans cherchent à donner une respectabilité. Parmi ces fanzines, on trouve l’Écran fantastique (qui débute en 1969, avec 34 pages imprimées en ronéographie), Mad Movies (qui commence en 1972 avec un tirage de 120 exemplaires. Il arrête d’être un fanzine pour être vendu en kiosque en 1982). Ces deux exemples sont toujours trouvables aujourd’hui chez votre marchand de journaux. Dans son entretien pour le site du fanzinophile, Lucas Balbo explique que l’époque où il faisait son fanzine Nostalgia (les années 80) était riche en fanzines : « C’était l’explosion du fanzinat probablement due à la vidéo qui permettait des cinéphilies un peu plus extrêmes. »13
Le fanzine de Bd continue sa route et le festival d’Angoulême reconnaît son existence et même ses qualités en créant un prix du fanzine en 198214. Il est remis à P.L.G.P.P.U.R. (qui deviendra P.L.G.)15.
1986 : Ça y est ! Le fanzine existe16 : les dictionnaires de français vont intégrer le mot fanzine dans leurs pages17. Les scènes BD et punk se croisent mais ne fusionnent pas. On voit des échanges, on sait des contacts, on constate les influences… Mais les lieux de rassemblements ne sont pas les mêmes… jusqu’en 1989 : On assiste à la création de la fanzinothèque de Poitiers18. C’est une association qui avec l’aide de la mairie va ouvrir un lieu qui va conserver les fanzines. Si j’ai l’impression qu’elle s’est créé autour de la scène punk19, cette jeune structure a aussi investi le réseau BD, notamment en participant au festival d’Angoulême.
Fin des années 80 (en Angleterre d’abord, puis en France), les association de supporters de football changent de support d’information : terminés les affiches ou les feuillets distribuées avant le match. Le fanzine s’impose à des supporters révoltés par l’état du football à cette époque (médiatisation, argent...). Il s’agit d’abord de fanzines pour les supporters d’une même équipe, puis (à partir du début des années 90) apparaissent des zines plus « généralistes » qui font le lien entre les fans de clubs différents.20
C’est en 1990 que sort Mangazone, le premier fanzine manga français. Très vite un deuxième opus paraît en lien avec le fanzine Scarce21. Il est suivi en 1991 par Animeland (qui parle plus de japanimation que de manga).
Là on arrive pratiquement à l’histoire contemporaine (celle qui ne manque jamais de faire polémique), alors je vous mets seulement du vrac :
1991 : Début du mouvement Riot Girrls ou Riot Grrrl22. Des groupes musicaux de filles en colère se forment et des fanzines apparaissent comme Bikini Kill Zine
1993 : Premières publications du Dernier Cri par Paquito Bolino et Caroline Sury qui influencent encore aujourd'hui toute la scène Graphzine
1994 : Début d'internet grand public en France, mais peu de foyers ont des connections à domicile. Il faudra attendre le milieu des années 2000 pour que les abonnements soient vraiment répandus. C’est aussi l’époque où apparaissent des fanzines d’informatique, notamment ceux consacré aux Amiga (Amigazette, Amiga Power, Boing Attack, Planet23). Certains sont vendus avec une disquette24.
2002 : Lancement du site d'impression en ligne Lulu.com, pas forcément le premier, mais le plus emblématique chez les fanzineux à cette époque.
2003 : Début de la collecte de fanzines pour la collection du Barnard College à New York (faculté américaine réservée aux femmes rattachée à l'Université de Columbia aux États-Unis) et qui s'intéresse plus particulièrement aux femmes et au féminisme.25
2005 : Ouverture de la Fanzinoteca, fanzinothèque italienne associative et sise à Pinarella Cervia .
2011 : Première édition du festival Fanzines ! et de la collecte de graphzines pour le fonds de la bibliothèque Marguerite Duras à Paris26. Depuis, cette bibliothèque a transmis une bonne partie de son fonds à la bibliothèque Forney (toujours à Paris) qui est spécialisée dans les arts graphiques et qui a, à son tour, ouvert un rayon Graphzine
Il manque pleins de choses, mais cette rapide chronologie n’a pas vocation à être exhaustive. Il faut juste comprendre que plusieurs réseaux de fanzine existent (ou ont existé) et co-habitent. Des chevauchements ont lieu, c’est sûr, mais de façon assez inattendue et pas forcément explicable. Dans tous les cas, les liens ne sont pas traçables. L’histoire du fanzinat a en commun de concerner des objets de passion populaire, méprisés ou ignorés par les médias traditionnels. Voilà pourquoi, on ne trouve pas de fanzines sur les idoles yéyés : les fans avaient de quoi se nourrir avec le magazine Salut les copains27. Une exception cependant : Mylène Farmer a suscité un grand nombre de publications amateurs.

Court historique du manga et de la japanimation en France

Rappel concernant le vocabulaire : Même si je considère les fans de mangas et de japanimation comme un tout, je distingue bien ces deux objets :
    • manga : bande dessinée japonaise, donc un imprimé.
    • japanimation : dessin animé, donc de la vidéo.
Par simplification, je parlerai de « fanzine manga ». 

Il y a eu un première introduction de Bd japonaise dans les années 60 en France avec le magazine Budo (consacré aux arts martiaux) et, dans les années 70, le Cri qui tue (la première revue française consacrée à la BD japonaise). La plupart des animéfans n’évoquent pas ces parutions (contrairement aux fans de BD) et pourtant, elles ont eu un impact. Personnellement, je ne l’aurais pas su si je n’avais pas fait ce travail de recherche.

Dominique Veret (créateur de Tonkam) dans une interview au fanzine Vision Parallèle n°3 p.47 (1995) : « Personnellement, mes relations avec le manga débutent dans les années 70 avec Le Cri qui Tue et la pratique des Arts Martiaux (la génération Bruce Lee). »

Quelques dessins animés japonais sont diffusés en France, dès le début des années 7028, mais c’est Goldorak qui marque vraiment les esprits. Il va faire vibrer la France en 1978.

Les premiers mangas à être publiés en France (hors magazine) sont :
    • Le Vent du nord est comme le hennissement d'un cheval noir, recueil de Sabu & Ichi en 1979, coédité par Kesselrinf et Atoss Takemoto (Le Cri qui tue)
    • Hiroshima, de Yoshihiro Tatsumi, chez Artefact, qui reprend des histoires du Cri qui tue
    • Gen d’Hiroshima de Keiji Nakazawa en 1983 par les Humanoïdes Associés. C’est, comme les deux titres précédents, un échec qui s’arrête dès le premier tome. La série sera rééditée plus tard (et tant mieux).
En 1984, c’est l’arrivée de la chaîne payante Canal +. Elle diffuse quelques programmes japonais dont Sherlock Holmes, Bioman et Cobra.
Le début du Club Dorothée et l’apparition de la cinquième chaîne en 1987 sont les véritables coups d’envoi au développement du dessin animé japonais en France.
Même si les dessins animés ont trouvé un chemin jusqu’aux petits français, les mangas sont quasi-inexistants… sauf des versions américaines dans les magasins d’imports. 
En 1987, quelques mangas ont été traduit aux États-Unis :
    • Mai, The Psychic Girl de Kazuya Kudo et Ryoichi Ikegami (manga JP Shogakukan 1985 / US chez Eclipse Comics et Viz Comics 1987 / FR chez Semic 1996 )
    • Lone Wolf and Cub de Kazuo Koike et Goseki Kojima (manga JP  Futabasha 1972 / US First Comics 1987 / FR Panini 2003)
    • Area 88 de Kaoru Shintani (manga JP Shogakukan 1979 / US chez Eclipse Comics et Viz Comics 1987 / Jamais sorti en FR),
    • Legend of Kamui de Sanpei Shirato (manga JP Shogakukan 1964 / US Eclipse Comics et Viz Comics 1987 / FR Kana sous le titre de Kamui-den 2010)
    • Appleseed de Masamune Shirow (manga JP Seishinsha 1985 / US Eclipse Comics 1988 / FR Glénat 1994)

Le manga Akira de ‎Katsuhiro Otomo (manga JP Kodansha 1982 / US Epic Comics 1988 / FR Glénat 1990) arrivera en 1988 chez Epic Comics. Ces publications sont « arrangées » pour le public américain : retournement des planches pour être dans le sens de lecture occidental et colorisation… Ces modifications déplaisent aux puristes et aux auteurs. Mais c’est par ces adaptations américaines qu’un public français (déjà lecteur de comics) va découvrir le manga.
En 1988, l’import de produits japonais commence. Radio Loustic émet dès 1989 et diffuse des génériques de dessins animés. Le Club Dorothée qui a le vent en poupe commence à publier son magazine en kiosque.
Ségolène Royal publie, en 1989, son livre : Le Ras-le-bol des bébés zappeurs. Elle fait partie des détracteurs des dessins animés japonais qui ont la faveur des médias à cette époque. Ce débat déclenche la période « d’austérité » : c’est-à-dire une période où il n’y aura quasiment aucun dessin animé japonais sur les chaînes nationales.
1990 : Sortie au cinéma d’Akira. Glénat sort la BD de Katsuhiro Otomo la même année. Il s’agit des planches américaines inversée : il ne faudrait pas bouleverser le lecteur français. Mais 1990, c’est surtout la sortie du premier fanzine manga français : Mangazone. Le suivent de près (1991 et 1992) : Animeland, Sumi Joohoo, Animapa et Tsunami. Il s’agit uniquement de fanzines d’articles. Ils émergent à un moment où la diffusion des dessins animés japonais est remise en question : polémique sur la violence, mort de la Cinq (chaîne télévisée nationale). Les sitcoms d’AB production remplacent les animés. Pour Clothide Sabre29, ce sont ces scandales qui font découvrir aux enfants le pays d’origine de leurs dessins animés préférés (p.198). Auparavant, aucun ne s’interrogeait là-dessus, d’autant plus que les noms propres étaient francisés. 
Un autre manga de Katsuhiro Otomo est publié en France par les Humanoïdes Associés en 1991. Il s’agit de Dômu – Rêves d’enfants (manga JP 1980 / FR 1991).
Malgré une raréfaction des animés nippons sur les grilles de programmes TV, des conventions ont lieu dès 1992 à Paris (au sein de BD Expo) et à Toulon (Cartoonist). Les éditeurs se lancent enfin dans des collections mangas avec quelques titres marquants : Dragon Ball chez Glénat (1993) et Vidéo Girl Aï chez Tonkam, à 4 000 exemplaires (manga JP 1990 / FR 1994). On trouve chez Kaze les VHS des OAV des Chroniques de la guerre de Lodoss (OAV JP 1991 / FR 1994) suivi par Glénat et son édition de Dr Slump (FR 1995). Des magazines (comme Kaméha et Okaz) consacrés aux mangas paraissent en kiosque et permettent de créer du lien entre membres de la communauté de fans.

Kaméha magazine (32 numéros de juillet 1994 à janvier 1998)
Revue publiée par Glénat qui publiait des mangas (par chapitre) certains en prépublication avant le recueil (Riot, Striker, Crying Freeman…).

En 1994, la chaîne France 2 diffuse le film documentaire de Jean Jacques Beineix : Otaku, fils de l'empire du virtuel. Le mot Otaku se popularise en France, mais aussi sa connotation négative. Les fans sont durablement marqués par ce film et la mauvaise image qu’il donne de leurs homologues japonais. Le discours des otakus français va se construire contre ce film. Vous pouvez regarder l’article de Wikipédia qui évoque la controverse que le film avait pu provoquer à l’époque.

La folie autour de Dragon Ball Z commence à prendre une ampleur inattendue à cette époque30.

Du cul, du cul, du cul !… et de la violence
On défendait vachement l’image du manga face aux accusations d’immoralité, mais faut bien avouer que ce n’était pas toujours facile. En effet, la revue Yoko31 faisait des couvertures très aguicheuses et contenaient des BD érotiques, les éditeurs sortaient énormément de cassettes d’animés de cul et certains de ces trucs se trouvaient en kiosque sans véritable contrôle (Devinez comment je le sais : j’ai fait une partie de mon éducation sexuelle sur un malentendu avec mon libraire… gros moment de malaise).
Idem pour la violence : elle était parfois mise en valeur. Le meilleur exemple est le clip présentation sur la musique de Sepultura de la collection Manga Vidéo32 qu’on trouvait facilement dans son vidéo-club. C’est une suite de scènes gore assez jouissif mais qui n’a pas dû jouer pour une bonne image du manga et de la japanimation en France...
Cette attitude ambigüe des éditeurs ne simplifiait pas la tâche des fans militants qui répétaient sans cesse : «  le manga, ce n’est pas que du sexe et de la violence ».

En 1995, les premiers mangas en sens de lecture japonais commencent à paraître. On a la surprise d’entendre parler de Christophe Gans, un réalisateur français qui va adapter le manga Crying Freeman (cinéma US 1995-FR 1996) (manga JP 1986 / FR 1995). On voit des films de Miyazaki au cinéma avec Porco Rosso. Il sera suivi de pleins d’autres : après la TV (le Club Do s’arrête en 1997), les kiosques et les librairies, c’est le cinéma qui est colonisé (Ghost in the Shell, Jin Roh, Tombeau des lucioles, Perfect Blue…). L’information sur le manga et les animés circulent mieux (notamment avec l’arrivée d’internet). Les fans se montrent donc de plus en plus exigeants, pourtant dans ces années là, à peine une vingtaine de séries étaient traduites ou en cours de traduction.
1998 : la chaîne (satellite) de télé AB Cartoons est renommée Mangas.
À la télévision, les Pokémons arrivent et font craindre des crises d’épilepsie33. Entre fans, une guerre se déclare entre ceux qui aiment les pokémon (pocket monsters) ou ceux qui préfèrent les digimon (digital monsters). Les animés qui restent diffusés sur le petit écran sont pour un jeune public, mais on s’en fout : on regarde quand même.

Clothide Sabre synthétise les informations de l’ACBD34 (bilan 2007) : « Les tirages sont passés de six séries traduites en 1991 à plus de mille depuis 2005, avec une part de marché de plus de 40 % dans le domaine de la bande dessinée. 

À partir de 2000, les chiffres de ventes des mangas explosent. Cela continue de monter jusqu’en 2008, année qui a marqué son apogée en France : on a publié 1 288 nouveaux volumes de mangas, presque tous dans leur format d’origine (ce qui n’était pas le cas des premières publications), et il s’en est vendu 12,4 millions, soit 37 % des ventes totales de bande dessinée. En dépit d’un certain tassement on recensait en 2011 dans les catalogues des éditeurs français plus de 750 séries japonaises et quelques 500 auteurs35».
En 2003, les éditions Ki-oon se lance dans l’aventure. Contrairement à d’autres éditeurs, Ki-oon ne s’appuie ni sur un gros groupe ni sur une librairie. Il marque les esprits en publiant des séries adultes et sombres comme Doubt (manga JP 2007 / FR Ki-oon  2009) et Judge (manga JP 2010 / FR Ki-oon 2011).
Des éditeurs indépendants, voire élitistes commencent à se mêler de mangas : Vertige Graphic republie Gen d’Hiroshima36 (à partir de 2003), Ego comme X publie l’Homme sans talent de Yoshiharu Tsuge (2003) et Cornélius37, NonNonBâ de Shigeru Mizuki (qui obtient le prix du meilleur album à Angoulême en 2007). Les  Humanoïdes Associés font le pari que le manga français peut marcher et sort un magazine de prépublication (Shogun Magazine), ainsi qu’une collection consacrée à ce type de BD.
Question vidéo : en 2006, apparaît Crunchyroll qui offre une alternaive payante et légale au streaming et aux téléchargements illégaux (parfois fansubbés). L’accès aux dessins animés n’est plus un soucis depuis déjà quelques années.
De 2008 à 2015, c’est la crise : le marché du manga se retrouve en difficulté. Après une période de faste où l’on voyait des chiffres extraordinaires et une croissante quasi-surnaturelle (notamment entre 2001 et 2008), les ventes de mangas baissent. Les problèmes viennent du fait que le manga est porté par des titres-phares. Les éditeurs pouvaient les sortir rapidement et fidéliser un lectorat de plus en plus nombreux… ou presque. Le « taux de conversion » au manga a fini par être moins élevé et les parutions s’espacent car les éditeurs français ont rattrapé le rythme japonais. Les chiffres baissent, le marché repose sur les séries à succès.
Les éditeurs craignent la fin de ces séries, car contrairement à ce qui s’est passé aux débuts des années 2000, on ne voit pas de successeurs à Naruto, One Piece… Alors les auteurs prolongent ces séries et les éditeurs ressortent des vieilleries qui font toujours des ventes.
Depuis 2015, le marché se porte mieux. Avec le Grand Prix du festival internationale de BD d’Angoulême remis à Rumiko Takahashi en 2019, on ne peut qu’être optimiste. Elle est la troisième mangaka récompensée à ce festival après Akira Toriyama en 2013 (Prix du 40e anniversaire) et Katsuhiro Otomo, grand prix en 201538 depuis la création de ce prix et de l’événement en 1974.
La France est le deuxième pays consommateur de manga derrière le Japon...

1 - Il s’agit de la revue de SF des 30s  Amazing Stories selon Samuel Étienne (voir bibliographie).
2 - La revue Fiction, publication des édition OPTA (voir le mémoire de Maël Rannou dans la bibliographie)
3 - Ronéotypé : dupliqué à l’aide d’une machine à alcool et d’un stencil.
4 - Voir le mémoire de Maël Rannou dans la bibliographie.
5 - Slash est un genre littéraire qui met en couple deux personnages. La barre oblique / (qui donne son nom à ce type de texte, sépare le nom des personnages en question.
6 - Les plus vieux se souviendront des polycopiés des écoles primaires qu’on reniflait à pleines narines.
7 - L’off-set : Procédé d’impression professionnel, mais qui pour être rentable exige un gros tirage… trop pour un fanzine.
8 - Si tu ne me crois pas, tape ce titre dans Wikipédia !
9 -  Oui, les vieux sauront de quoi je parle. Pour les jeunes, un disquaire était une personne qui vendait de la musique sous forme de truc noir et plat qu’on mettait dans une machine qu’on avait dans nos maisons.
10 - Je ne garantis pas que cette phrase ait réellement été prononcée ainsi… Mais c’était l’idée.
11 - Vu que c’est pas le sujet, je ne m’attarde pas. Je vous invite à jeter un œil sur ces deux sources : http://www.lecointredrouet.com et http://www.graphzines.net/
12 - Pour une définition plus précise, voir le glossaire.↑
13 - Interview de Lucas Balbo  du 5 avril 2018 sur le site internet Le Fanzinophile [consulté le 2 avril 2020] disponible sur http://lefanzinophile.blogspot.com/2018/04/entretien-avec-lucas-balbo.html
14 - Un prix a été remis en 1981 à PLGPPUR mais le lauréat avait été désigné par tirage au sort.
15 - P.L.G.P.P.U.R. = « Plein la gueule pour pas un rond »
16 - C’est évidemment de l’ironie !
17 - C’est Philippe Morin qui raconte ce fait dans un article paru dans Bulles Dingues n°12 (datant vraisemblablement de 1989).
18 - Fanzinothèque de Poitiers : plus d’infos dans les sources
19 - Didier Bourgoin s’occupait d’une boutique de disque avant de devenir directeur de la fanzinothèque. ↑
20 - Alors j’avoue que sur ce sujet, j’y connais pas grand-chose. Mais voici mes faibles sources :
Dominique Rousseau. « Fanzines, chants, musiques, magazines, livres, arts : les supporters anglais occupent tous les terrains. » In Les coulisses du foot business[en ligne]. Publié le 12 Septembre 2016 [consulté le 2 avril 2020]. Disponible sur https://coulissesdufootbusiness.com/2016/09/12/supporters-anglais/  Cet article renvoie à d’autres pages intéressantes sur le sujet.
Barney Ronay. When Saturday Comes still shooting from football’s fringes. In The Guardian [en ligne] publié le 11 Mars 2016 [consulté le 2 avril 2020]. Disponible sur https://www.theguardian.com/football/blog/2016/mar/11/when-saturday-comes-shooting-football-fringes
Laura Kotelnikoff Béart. Rendez-nous les fanzines de supporters de foot !. In Vice [en ligne] publié le 26 Juin 2018 [consulté le 2 avril 2020]. Disponible sur https://www.vice.com/fr/article/8xep8x/rendez-nous-les-fanzines-de-supporters-de-foot
21 -  Scarce : revue française consacrée au comics. Existe depuis 1983 et paraît encore aujourd’hui.
22 -  Livre sur la question : LABRY Manon, Riot Grrrls - Chronique d'une révolution punk féministe, éditions la découverte (collection hors collection ZONES), 2016, 144 p. ISBN : 9782355221057
23 -  José Grillierre. Dossier : Histoire de l'association Amigazette. In David Brunet. Obligement .[en ligne], publié en octobre 2006 [consulté le 2 avril 2020]. Disponible sur  http://obligement.free.fr/articles/amigazette.php
24 - Une disquette, c’est un support de stockage de données, c’est-à-dire, l’ancêtre du CD-rom qui est l’ancêtre de la clé USB, puis viendra le cloud...
25 - Site de Barnard college, consulté le 5 août 2018 - https://zines.barnard.edu/about-barnard-zines/aboutthecollection
26 -  Pour en savoir plus sur les liens entre bibliothèques et fanzines, vous avez le mémoire d’Emilie Mouquet. Les références sont dans la bibliographie.
27 - Cela dit, je pense que cela a pu exister mais pas de façon massive comme pour la BD, le manga, la musique punk, la littérature fantastique, etc.
28 -  Il s’agit de Le Roi Léo et Prince Saphir, deux séries de Osamu TEZUKA diffusées en 1974.
29 - Les références de cet article de Clothide Sabre est dans la bibliographie.
30 - Je me base sur les couvertures du magazine Player One et sur la rubrique courrier du Dorothée Magazine.
31 - Émanation BD du magazine Okaz.
32 - D’ailleurs peut-être que la confusion entre Manga et Japanimation vient en partie de cette collection de VHS...
33 -  Effectivement, la diffusion d’un épisode de cette série aurait déclenché des crises d’épilepsie chez de jeunes téléspectateurs japonais. Cette histoire a inquiété beaucoup de parents.
34 - Association de journalistes spécialisés en BD.
35Manga de Jean-Marie Bouisson p.11. Voit la bibliographie
36 - Dont le premier tome avait déjà été édité en France par les Humanoïdes Associés.
37 - Je cite NonNonBâ en priorité à cause de son prix, mais Cornelius a publié en 2005 Cornigule, de Takashi Kurihara et Prince Norman de Tezuka.
38 -  Et la troisième femme à avoir ce prix généralement donné à des hommes.Dont le premier tome avait déjà été édité en France par les Humanoïdes Associés.